Voilà un livre rond et doux et rassurant, plein de couleurs, de fleurs, d’oiseaux, de papillons et d’enfants souriants. Rien de mièvre dans ces images tendres, on est quand même dans un album d’Emmanuelle Houdart et on retrouve donc les motifs qui lui sont chers : l’œuf, l’éponge (« j’éponge mes peurs » dit-elle), l’hybridation végétal-animal, un monstre griffu... Mais on n’a jamais peur, puisque l’abri c’est « un endroit où rien de mauvais ne peut nous arriver ». Et le premier de ces abris, c’est le ventre maternel, protégé par des bijoux-talismans. On quitte ce ventre pour un berceau-nid, mi-coquille de noix mi-champignon. Viendront ensuite le creux des bras, la cabane, la chambre à soi. Tous ces abris sont des lieux protecteurs, on s’y ressource, on s’y repose, mais on n’y est pas enfermé : ils sont ouverts sur le monde. Une famille, des amis, un amour, un livre, ce livre, sont aussi des abris où puiser des forces.
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